CORONARIVUS : mesures d’accompagnement pour les entreprises
Pour permettre aux entreprises de traverser au mieux la crise sanitaire, économique et sociale en cours, plusieurs mesures ont été annoncées par le gouvernement. Même si les modalités d’application ne sont pas à ce jour éclaircies pour toutes ces mesures, en voici un panorama rapide :
Délais de paiements pour taxes, impôts et cotisations sociales.
Cotisations sociales :
Le réseau des URSSAF annonce aujourd’hui la possibilité de report pendant trois mois des cotisations sociales dues au 15 mars 2020.
Taxes et impôts :
Le Président de la République a annoncé le 12 mars des délais de paiement pour les taxes et impôts des entreprises rencontrant des difficultés.
Sans précision à cette heure des modalités d’application, c’est la procédure de droit commun qui est en vigueur.
17/03/2020 : Il convient de noter qu'à ce jour, seuls les impôts directs sont concernés par cette latitude. Dans une note interne à l'administration des impôts, la TVA et le prélèvement à la source en ont été expressément exclus. Toutefois, la même note précise qu'aucune pénalité ne sera appliquée sur les impôts indirects. Nous vous rappelons cependant qu'une note interne a une valeur juridique inférieure à celle de la loi, des décrets ou des réglements.
Garde d’enfants
La fermeture de toutes les écoles a été annoncée à partir de lundi 16 mars. Prévue pour une durée minimale de 15 jours, elle pourrait s’étendre jusqu’aux vacances scolaires de printemps.
Pour les parents devant garder leurs enfants, il est prévu un dispositif semblable aux indemnités journalières, avec les particularités suivantes :
- Pas de délai de carence
- Un seul des deux parents à la fois (attestation sur l’honneur à prévoir)
- Pour l’instant pour une durée maximale de 20 jours.
Congés payés
Tout employeur peut demander à un salarié qui a déjà posé ses congés de les déplacer pour que ceux-ci correspondent à la période de creux d’activité.
Un employeur ne peut pas exiger d’un salarié qui n’a pas posé de congés de le faire hors du cadre légale (délai de prévenance de deux mois).
Chômage partiel
Le Président de la République, dans son allocation du 12 mars, a annoncé la prise en charge intégrale par l’Etat des frais de chômage partiel.
Les modalités de mise en œuvre de cette mesure sont encore à préciser, dans la mesure où cette prise en charge est normalement le fait de l’assurance chômage, limitée au salaire minimum et que le complément entre le salaire réel et le salaire minimum est soumis à charges sociales.
17/03/2020 : nous sommes toujours en attente d'un décret concernant le chômage partiel.
Les informations diffusées par le ministère du travail précisent toutefois (sans base juridique à ce jour) :
- les entreprises auront 30 jours pour déclarer le chômage partiel, avec effet rétroactif
- le dispositif d’activité partielle devrait couvrir 100% des indemnisations versées aux salariés par les entreprises, dans la limite de 4,5 SMIC.
Notons qu'il n'est toujours pas fait mention des charges sociales sur les sommes en questions. Celles ci devraient se limiter à CGS / CRDS, lesquelles seraient à un taux proche de zéro pour les salaires autour du SMIC.
Par ailleurs, la question des conventions collectives qui assurent un maintien de salaire total en cas de chômage partiel n'est pas non plus traitée à ce jour.
Télétravail
Le télétravail à la demande du salarié ne peut être refusé par l’employeur dans le contexte actuel, en vertu de l’obligation de sécurité qu’il a à l’égard du salarié.
17/03/2020 : Suite aux annonces du Président de la République du 15/03/2020, le Ministère du Travail informe que, dans le cadre du confinement, le télétravail est à présent la règle et que seuls les emplois ne pouvant être exercés dans ce cadre pourront justifier les déplacements professionnels. Il est donc à présent fait obligation à l'employeur d'envisager toutes les mesures nécessaires au télétravail.