Un décret a été publié le 17 avril, ajustant les règles applicables du chômage partiel aux nécessités de la crise actuelle. C’est l’occasion de faire le point sur un dispositif dont les complexités ont un impact majeur sur la gestion de la paie.
Qui a accès au chômage partiel ?
Tous les salariés dont l’entreprise doit restreindre les horaires de travail pour faire face à des difficultés économiques ou à un empêchement technique.
Depuis le décret d’hier, les cadres dirigeants et les salariés en forfait heures ont également accès au dispositif.
Les mandataires sociaux, qu’ils soient sous le statut d’assimilés salariés ou sous celui d’indépendants, n’ont pas accès au chômage partiel.
Que prévoit le dispositif sur le plan financier ?
Les salariés reçoivent pour chaque heure chômée 70% de leur rémunération brute, soit environ 84% de son salaire net. Le salaire brut est calculé sur les 12 mois précédant le début de la période de chômage technique, au pro rata du temps de présence du salarié dans l’entreprise. Ne sont pas incluses dans le calcul :
- Les sommes représentatives de frais professionnels.
- Les éléments de rémunération non liés au temps de travail (ancienneté, prime de vacances, prime de fin d’année…), qui sont dues par l’employeur mais non indemnisées par l’Etat.
- La prime exceptionnelle de pouvoir d’achat (prime MACRON).
- la part de la rémunération correspondant à l’indemnité de congés payés.
- La part de rémunération correspondant aux heures supplémentaires, au travail de nuit, au travail le dimanche… même si elle celles-ci sont prévues dans le contrat
Certaines conventions collectives ou certaines entreprises peuvent prévoir le maintien total de la rémunération nette. C’est alors à l’employeur de compléter celui-ci. Les sommes versées par l’employeur sont exonérées de charges sociales (hormis CSG CRDS).
L’indemnité versée par l’Etat ne peut être inférieure à 8,03 € ni supérieure à 31,97 € par heure, sur une base de 35 heures par semaine ou 7 heures par jour (cas des salariés en forfait heure).
Comment s’articule l’activité partielle avec le télétravail ?
Le temps de travail prévu par le contrat du salarié peut être scindé entre chômage partiel et télétravail.
Le fait de faire travailler un salarié sur ses heures de chômage partiel est sanctionné par :
- Le remboursement intégral des sommes perçues au titre du chômage partiel
- L’interdiction de bénéficier d’aides publiques en matière d’emploi ou de formation professionnelle
- 2 ans d’emprisonnement et 30.000 € d’amende.
Chômage partiel et jours fériés
Si le jour férié est chômé dans l’entreprise, il ne donne pas lieu à indemnisation dans le cadre du chômage partiel.
La journée de solidarité ne donne pas lieu non plus à indemnisation.
Nous attirons votre attention sur le fait que avoir une activité le vendredi peut impacter le calcul de l’indemnité d’activité partielle pour le samedi et le dimanche.